Pour en savoir plus sur la retraite des élus locaux, vous pouvez consulter notre article dédié à ce sujet : ici

Vous vous êtes peut-être déjà demandé combien touchent les anciens présidents de la République française une fois qu'ils ont quitté l'Élysée. Ont-ils droit à une retraite spéciale ? Quels sont les autres avantages dont ils bénéficient ? Voici quelques éléments de réponse.
Contrairement à ce que l'on pourrait croire, les présidents de la République ne disposent pas d'un régime de retraite particulier. Ils perçoivent en revanche une dotation annuelle à vie, prévue par la loi du 3 avril 1955.
Il s'agit d'une somme égale au traitement d'un conseiller d'État en service ordinaire, qui s'élève entre 5 496,71 € 6 227,73 € brut par mois en 2021. Soit entre 65 960,52 € et 74 732,76 € par an en fonction de l'échelon retenu.
En cas de décès, la moitié de cette dotation pourra être reversée à la veuve ou aux enfants jusqu'à leur majorité.
En complément de la dotation précédemment mentionnée, les anciens présidents de la République pourront prétendre, dès qu'ils auront atteint l'âge légal de la retraite en France, à des pensions découlant de leurs diverses activités professionnelles réalisées tout au long de leur carrière, qu'elles aient eu lieu dans le secteur public ou privé.
Ils peuvent ainsi avoir droit à une pension en tant qu'anciens élus locaux ainsi qu'à une pension correspondant à leur statut de parlementaires.
Voici un exemple concret qui illustre les différentes sources de revenus dont bénéficient les anciens présidents de la République française.
Lors d'un contact avec CheckNews en 2022, François Hollande a confirmé les montants de ses pensions. Le total des revenus mensuels nets perçus par l'ancien président à cette période s'élevait à environ 15 607 euros. Ce montant se décompose comme suit :
5 553 euros en tant qu'ancien Président ;
6 223 euros en tant qu'ancien député de Corrèze ;
3 591 euros en tant qu'ancien magistrat à la Cour des comptes ;
Environ 240 euros au titre de ses mandats locaux.
Les anciens présidents bénéficient également de plusieurs avantages en nature et en fonction, qui ont été encadrés par un décret de 2016. Il s'agit notamment de :
Un appartement meublé et équipé, dont les frais sont pris en charge par l'État ;
Deux collaborateurs permanents et un secrétariat particulier ;
Une voiture avec deux chauffeurs ;
Sept agents de service ;
La gratuité des transports en commun et des transports ferroviaires en première classe ;
La gratuité des vols sur le réseau Air France et Air Corsica en classe affaires ;
Une protection rapprochée assurée par le Service de protection des hautes personnalités (SPHP).
Les anciens présidents sont membres de droit à vie du Conseil constitutionnel, ce qui leur donne droit à une indemnité mensuelle d'environ 13 500 € net. Toutefois, aucun ancien président n'y siège actuellement et Emmanuel Macron a annoncé qu'il y renoncerait également.
Les parlementaires français bénéficient de deux régimes de retraite distincts et indépendants. En effet, les députés sont automatiquement affiliés au régime de retraite de l'Assemblée nationale, qui a été établi par la résolution du 23 décembre 1904.
De leur côté, les sénateurs sont automatiquement affiliés à la Caisse autonome de retraite des anciens sénateurs, créée par la résolution du 28 janvier 1905.
Ces régimes de retraite spécifiques ont été mis en place pour garantir aux parlementaires français un système adapté à leur fonction et à leur carrière politique. Ils permettent aux députés et aux sénateurs de bénéficier de prestations de retraite en fonction des règles qui leur sont propres.

En France, le Parlement est l'institution principale du pouvoir législatif. Conformément à la Constitution du 4 octobre 1958, il joue un rôle essentiel dans le contrôle de l'activité gouvernementale.
Le Parlement français adopte les lois et participe à la prise de décisions politiques. Il est composé de deux chambres, à savoir :
le Sénat, également connu sous le nom de "chambre haute", qui compte 348 sénateurs
l'Assemblée nationale, également appelée "chambre basse", qui est composée de 577 députés.
Ces deux chambres travaillent en collaboration pour examiner les projets de loi, les amender et les voter. En tant qu'organe législatif, le Parlement français joue un rôle important dans la représentation des citoyens et la prise de décisions démocratiques au niveau national.
Le régime de retraite des députés français à l'Assemblée nationale repose sur les mêmes principes que celui de la fonction publique d'État. Les députés cotisent et bénéficient d'une pension calculée en fonction de leurs années de cotisation, avec un plafond fixé à 42 annuités pour l'année 2023. Ce plafond augmentera progressivement jusqu'à atteindre 43 annuités d'ici 2033.
Le montant net de la pension des députés de l'Assemblée nationale après 5 années de mandat s'élève à 684,38 euros (valeur 2023). Le taux de cotisation sur l'indemnité des députés est fixé à 10,85 % depuis le 1er janvier 2020.
En cas de décès, le conjoint du député défunt a droit à une pension de réversion, équivalente à 60% de la pension qu'il percevait. De plus, les enfants orphelins de moins de 21 ans bénéficient également d'une allocation équivalente à 10% de la pension.
Depuis le 1er janvier 2018, une réforme a été instaurée pour les députés, qui sont maintenant affiliés au Fonds d'assurance mutuelle dégressive et différentielle (FAMDDRE) géré par la Caisse des dépôts et consignations. Cette réforme a pour but d'ajuster les droits des anciens députés. Ainsi, l'indemnité mensuelle a été augmentée à 57% de l'indemnité parlementaire de base, et la durée d'indemnisation varie entre 24 et 36 mois en fonction de l'âge de l'ancien député.
La caisse de retraite des anciens Sénateurs a été établie par une résolution votée par le Sénat le 28 janvier 1905. Son objectif est d'assurer aux anciens sénateurs une pension de retraite. Les règles régissant les pensions des anciens sénateurs sont similaires à celles appliquées aux fonctionnaires de l'État.
Les détails sur le mode de calcul de leur pension de retraite sont peu divulgués par les services du Sénat, ce qui rend difficile l'obtention d'informations précises à ce sujet.
Au fil des années, la Caisse des retraites des anciens Sénateurs a subi trois réformes majeures, en 2003, 2010 et 2014. Les dispositions principales des lois 2003-775 du 21 août 2003, 2010-1330 du 9 novembre 2010 et 2014-40 du 20 janvier 2014 ont été incorporées au régime de retraite des sénateurs.
La durée de cotisation a été progressivement augmentée pour atteindre 42 ans à partir du 1er janvier 2021, et continuera à augmenter régulièrement jusqu'à 43 ans d'ici 2033.
Un régime de retraite complémentaire par points a été mis en place le 1er octobre 2011, tandis que le système précédent de cotisations doubles a été supprimé.
Depuis sa création en 1905, la Caisse des retraites des anciens Sénateurs et les sénateurs eux-mêmes assurent le financement des prestations de leur régime sans recourir à des transferts financiers de l'État ou d'autres régimes sociaux. Il n'y a pas de dotation d'équilibre, de subvention d'équilibre ni de transfert financier provenant de l'extérieur.
Selon une étude réalisée par l'association Sauvegarde Retraites, la pension d'un sénateur est équivalente à 2,94 % de son indemnité de base à la retraite. En 2020, cette indemnité de base s'élevait à 5 623,23 €, ce qui signifie qu'une année de cotisation correspond à une pension mensuelle de 165,32 €.